Que faire en cas
d’arrêt cardiaque ?
Lorsqu’on fait face à une situation d’urgence, l’arrêt cardiaque est souvent perçu comme la situation extrême. Pourtant, des gestes simples permettent de venir en aide à la personne et de figer la situation en attendant l’arrivée des secours. Savez-vous réagir en cas d’arrêt cardiaque ? On vous guide pas à pas.
Quand faire un massage cardiaque ?
Après vous être assuré que vous étiez en sécurité pour intervenir, il faut s’approcher de la victime pour identifier la situation. C’est en fonction de ce premier “bilan” que vous allez adapter vos gestes d’urgence et donner des informations précises aux services de secours.
Approchez-vous de la personne et vérifiez si elle est consciente. Pour cela, vous pouvez lui prendre la main ou lui secouer les épaules. En plus de ce contact physique, il faut lui parler, par exemple en lui posant des questions simples : “Est-ce que ça va ? Vous m’entendez ? Ouvrez les yeux !”. Cela doit être assez fort pour réveiller la personne si elle dort ! Si elle ne répond pas et qu’elle n’a aucune réaction, elle est alors inconsciente.
Il faut maintenant vérifier si elle respire pour bien identifier la situation et adapter les gestes d’urgence. Pour cela, il faut poser sa main sur le ventre de la personne et approcher sa tête de celle de la victime. Vous pourrez ainsi entendre la respiration et sentir le ventre se soulever sous votre main. Cependant, souvenez-vous de la règle d’or du sauveteur : la protection ! En période d’épidémie (covid-19), on reste à distance de la victime pour vérifier la respiration, sans s’approcher de la tête de son visage.
Si la personne ne réagit pas et qu’elle respire, elle est alors inconsciente. Si la personne ne respire pas ou qu’elle respire de manière anormale (mouvements lents, agoniques, le ventre ne se soulève pas…) vous êtes bien face à un arrêt cardiaque. C’est dans ce cas-là qu’il faut faire le massage cardiaque.
A quoi sert le massage cardiaque ?
Pour comprendre à quoi sert le massage cardiaque, il faut comprendre à quoi sert le cœur. Le cœur est une pompe : il envoie du sang dans tout le corps (muscles, cerveau…). Dans le sang, il y a de l’oxygène et des nutriments dont le corps a besoin en continu pour fonctionner normalement. Lorsque la personne est en arrêt cardiaque, le cœur n’est plus capable de faire son travail correctement ; le sang ne circule plus. Par conséquent, le cerveau ne reçoit plus l’oxygène dont il a besoin. En quelques minutes seulement, cela peut avoir des conséquences irréversibles.
L’objectif du massage cardiaque est donc de faire circuler le sang en attendant l’arrivée des secours, en appuyant sur le cœur. Contrairement à ce que l’on peut croire, le massage ne va pas le faire repartir. Seule une équipe médicale peut stabiliser le cœur de la victime.
Face à un arrêt cardiaque, on fera toujours un massage cardiaque, quelle que soit la situation ou l’âge de la victime. Il faut faire un massage cardiaque dans tous les cas, même si la personne porte un pacemaker. Si vous avez le moindre doute, notamment sur la respiration, il faut agir comme si la personne était en arrêt cardiaque.
Comment faire un massage cardiaque ?
Le massage cardiaque est un geste simple qui peut être réalisé par tous. Il est préférable d’avoir suivi une formation aux premiers secours pour connaître le geste et l’avoir pratiqué, mais si vous ne l’avez jamais appris, pas de panique ! L’opérateur des secours saura vous guider pas à pas par téléphone.
Pour faire le massage cardiaque, il faut se positionner correctement. Placez-vous à genoux à côté de la victime et soulevez les vêtements de la poitrine. Cela permet de faire un massage efficace et de préparer la pose d’un défibrillateur.
Placez vos mains l’une sur l’autre sur la poitrine de la victime, entre les deux seins. Il faut bien masser au milieu, et non à gauche, car le cœur est au centre de la poitrine. Pensez à appuyer avec le talon de la main, afin de ne pas appuyer sur les côtes. Il faut ensuite placer les épaules bien au-dessus des mains, bras tendus. Dans cette position, vous effectuerez le massage cardiaque avec le poids du corps, ce qui assure un massage efficace. Vous allez appuyer vite, et fort.
Le rythme du massage cardiaque doit être entre 100 et 120 compressions par minute, c’est-à-dire 2 par seconde environ. Vous allez appuyer fort ; le massage doit provoquer une déformation visible de la cage thoracique.
En appliquant ces quelques consignes, vous serez capable de faire un massage cardiaque. Le massage doit être fait en continu jusqu’à l’arrivée des secours. Dernier conseil pratique : masser est fatiguant. Pensez à vous relayer avec un ou plusieurs sauveteurs toutes les 2 minutes (ou moins si vous en ressentez le besoin).
Si la personne est en arrêt cardiaque, y a-t-il d’autres choses à faire en complément du massage ?
Face à un arrêt cardiaque, vous aurez bien sûr appelé les secours avant de commencer le massage. Eh oui, si vous commencez à masser alors que les secours ne sont pas au courant, vous risquez de masser longtemps ! Très souvent, il y a plusieurs témoins; un sauveteur peut donc alerter les secours pendant que l’autre commence le massage. Si vous êtes seul, pas de panique ! Composez un numéro d’urgence et mettez votre téléphone en haut-parleur. Vous aurez ainsi les mains libres pour faire le massage cardiaque.
Vous l’avez peut-être remarqué, on ne fait plus les insufflations, aussi appelées bouche-à-bouche. Le massage est suffisant en attendant l’arrivée des secours, qui mettront en moyenne 12 minutes A vous rejoindre.
Face à une personne en arrêt cardiaque, il faut idéalement poser un défibrillateur. Celui-ci s’utilise en parallèle du massage cardiaque et ne le remplace pas. Si un défibrillateur est disponible à proximité, on l’utilisera au début du massage cardiaque. S’il n’y en a pas de disponible, vous pouvez faire sans. Commencez le massage ; quelqu’un vous en apportera un dès que possible.
Comment faire un massage cardiaque sur un enfant ou un bébé ?
Quel que soit l’âge de la victime, l’ordre des gestes et le principe d’action sont les mêmes.
Seuls les gestes d’urgence varient en fonction de l’âge de la victime. De la naissance jusqu’à la marche, on parle du bébé. De la marche à la puberté, il s’agit de l’enfant. A partir de l’adolescence, vous effectuerez les mêmes gestes que pour un adulte ! Dans tous les cas, le sauveteur adaptera ses gestes en fonction de sa force et de la corpulence de la victime.
Pour faire le massage cardiaque sur un enfant, il faut se placer de la même manière que pour un adulte (position, emplacement…). Pour s’adapter à la corpulence de l’enfant, le sauveteur appuie avec une seule main sur la poitrine de la victime. Vous pouvez mettre la deuxième main dans votre dos pour éviter tout risque d’erreur. Le massage s’effectue au même rythme que l’adulte et en continu jusqu’à l’arrivée des secours.
Pour le bébé, c’est pareil. Après avoir constaté l’arrêt cardiaque, il faut le placer sur le dos sur une surface dure (sol, table…) et venir appuyer au même endroit et au même rythme que l’adulte. Pour adapter sa force à la taille du bébé, le sauveteur appuie avec la pulpe de deux doigts, bien à la verticale. Il est possible de changer de main au cours du massage, si cela ne le retarde pas.
Comment savoir si le massage cardiaque est efficace ?
Pour faire un massage efficace, souvenez-vous simplement d’appuyer vite et fort ! Dans tous les cas, et même si vous avez l’impression de mal faire, continuez le massage ; mieux vaut un massage cardiaque imparfait que pas de massage cardiaque du tout. Votre action est primordiale, et participe certainement à sauver la victime.
Pour être sûr de masser au bon rythme, pensez à la musique de Staying Alive des Bee Gees. Elle a le rythme parfait !
Dans tous les cas, vous n’êtes pas seul pour intervenir. L’opérateur téléphonique est formé pour vous guider et vous aider pas à pas jusqu’à l’arrivée des secours. Dans certains cas, des Bons Samaritains peuvent vous aider en attendant l’arrivée des secours, par exemple en vous relayant au massage ou en vous apportant un défibrillateur.
Que vous soyez formé ou non, vous pouvez vous aussi vous inscrire sur les applications (Sauv Life, Le Bon Samaritain) pour aider les services de secours en cas d’arrêt cardiaque.
Envie de vous former ?