4 idées reçues à propos des formations aux premiers secours en entreprise
Faisons le point sur la situation
Vous êtes-vous déjà retrouvé témoin d’un accident ? Qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous ressenti ? Avez-vous osé intervenir en attendant l’arrivée des secours ? Se retrouver dans cette position est stressant. On est tétanisé par l’urgence d’agir et on a peur de mal faire.
Comment dépasser ce stress et passer à l’action ? Par la pratique ! Connaitre les gestes à effectuer, les avoir déjà réalisés, nous permet de rationaliser l’événement et de mettre les émotions de côté.
Et pourtant, combien sommes-nous à être formés ? Prêts à intervenir ?
En France, aujourd’hui : seulement 20 % de la population.
Nous sommes une écrasante majorité à ne pas connaître les gestes qui sauvent !
Or, chaque année, dans notre pays, 50 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque avec un taux de survie de 5 %.
Dans le même temps, nous avons la chance de vivre une prise de conscience collective sur l’impact sociétal des entreprises et leur nécessaire contribution au bien commun. Les chefs d’entreprise, les directions des ressources humaines et les responsables formation sont mobilisés pour faire avancer la qualité de vie au travail et la responsabilité sociétale des entreprises.
Humainement, nous sommes tous concernés par ces situations. En tant que salarié, on se doit de mobiliser nos managers sur ces sujets. En tant que dirigeant, nous pouvons mettre en place des actions simples et peu couteuses pour améliorer la qualité de vie de tous nos collaborateurs et de leur entourage.
Alors pourquoi, en 2021, n’y a-t-il pas plus d’entreprises qui portent ce sujet ? 🤨
Et si c’était la faute aux idées reçues ?
Si vous pensez :
-> Qu’il faut un diplôme pour pouvoir porter secours ?
-> Que vous êtes responsable en cas de problème ?
-> Que la formation SST est la seule possible en entreprise ?
-> Que les formations en entreprise sont longues et fastidieuses ?
Ce qui suit devrait vous plaire.
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1. Un diplôme sinon rien
L’idée reçue la plus répandue est qu’il faut avoir un diplôme pour pouvoir prodiguer des gestes de premiers secours. Ah la France et ses diplômes !
Et bien non, l’important c’est d’agir. Les gestes de premiers secours sont des gestes simples qui peuvent être maitrisés par tout le monde. Le tout est de les connaître et de se sentir capable d’agir. Pour cela pas de secret : il faut se former.
2. Je risque gros
L’autre grande crainte est d’être tenu responsable si l’intervention tourne mal. Encore une peur sans fondement : légalement, c’est même plutôt l’inverse, on peut vous reprocher de ne pas avoir porté assistance à une personne en danger.
Et pour enfoncer le clou, en 2020, a été votée la loi du « citoyen sauveteur », exonérant de toute responsabilité une personne portant assistance bénévolement.
3. Hors SST, point de salut
Oui mais en entreprise, à part la formation SST, on ne peut rien faire !
Il existe, en réalité, plusieurs formations accessibles en entreprise :
-> La formation SST (Sauveteur Secouriste du Travail), donc : sur deux jours (14h), vous y apprendrez les gestes de premiers secours et vous serez formé au cadre particulier de la prévention des accidents sur les lieux de travail dangereux. Prévoir un recyclage d’une journée tous les 2 ans.
-> La formation PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1) : la plus connue sans doute. Dispensée par des associations agréées, elle se déroule sur une journée (7h). En plus des essentiels, elle apprend à réagir face à des risques de la vie quotidienne.
-> La formation GQS (Sensibilisation Aux Gestes Qui Sauvent) : la plus accessible, de courte durée (2h). Sans prérequis, vous y apprendrez la base des gestes des premiers secours. La meilleure solution pour former rapidement et efficacement l’ensemble du personnel.
Quelle obligation pour les entreprises ?
Si vos salariés travaillent dans un atelier ou sur un chantier où sont accomplis des travaux dangereux, vous vous devez de former au moins un salarié par équipe. Pour toutes les autres situations, et notamment pour la majorité des entreprises du secteur tertiaire, il n’existe pas d’obligation. La mise en place de formation est à l’initiative du chef d’entreprise, qui, selon le code du travail, se doit d’assurer la sécurité de ses salariés.
Nouveauté : la loi du « citoyen sauveteur » oblige les employeurs à faire bénéficier d’une sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent à leurs salariés avant leur départ à la retraite. On décrypte cette nouvelle obligation dans cet article dédié.
4. Les formations sont longues et bien trop théoriques
Pas toutes, loin s’en faut.
Aujourd’hui l’objectif national est de s’aligner sur des pays comme la Norvège, qui, avec 95% de la population formée au massage cardiaque et à l’utilisation des défibrillateurs disponibles en grand nombre sur tout le territoire, a réussi à faire monter le taux de survie à un arrêt cardiaque à 40%.
L’accent est désormais mis sur les formations courtes et pratico-pratiques permettant de retenir et de reproduire facilement les gestes essentiels. La technologie nous offre aujourd’hui un panel d’outils au service des gestes qui sauvent. La Réalité Virtuelle, notamment, présente de nombreux atouts pour les entreprises qui veulent former leurs salariés :
-> Concentration totale grâce à l’immersion
-> Cas pratiques réalistes qui permettent de simuler une véritable situation d’urgence (appel à l’aide, prise en charge, appel des secours, gestes de premiers secours, arrivée des secours), que le cerveau mémorise comme un souvenir vécu facilitant la mise en pratique lorsqu’il sera de nouveau confronté à une situation d’urgence.
A nous, chefs d’entreprise, managers et responsable de formation de nous en emparer pour offrir à nos collaborateurs les moyens de sauver des vies.
Sources :
https://www.inrs.fr/publications/juridique/focus-juridiques/focus-formation-premier-secours.html
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14174
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042079128